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Le blocus continental
1806-1814
Le blocus continental est la guerre économique que livrent la France et ses alliés au Royaume-Uni de 1806 à 1814. Un état qui respecte le blocus n'a plus le droit de commercer avec l'Angleterre. L'objectif ? Forcer les Britanniques à accepter la paix, une bonne fois pour toutes. La mesure sera à deux doigts de réussir, mais la paix ne fut signée qu'après la défaite de Napoléon, en 1814...
Les dates-clés :
21 novembre 1806 :
Décret de Berlin qui instaure le blocus
17 décembre 1807 :
Décret de Milan qui consolide le blocus
7 juillet 1807 :
Traité de Tilsit : la Russie et la Prusse adhèrent au blocus
30 novembre 1807 :
La Grande Armée envahit le Portugal qui ne respecte pas le blocus
14 novembre 1809 :
Traité de Vienne : l'Autriche adhère au blocus
9 juin 1810 :
La Hollande, gouvernée par Louis Bonaparte, est annexée car elle ne respectait pas le blocus continental
22 juin 1812 :
L'Empire déclare la guerre à la Russie, qui refuse de se livrer au blocus continental
4 avril 1814 :
Fin du blocus
Histoire du blocus continental
La France et le Royaume-Uni sont en guerre depuis la rupture de la paix d'Amiens, le 16 mai 1803. Désormais, l'Angleterre sera de toutes les
coalitions
: elle finance la troisième, en 1805, bientôt écrasée à
Austerlitz
; puis une quatrième, battue à
Iéna
et Auerstaedt en 1806 et, un peu plus tard, à
Friedland
.
Napoléon
sait qu'il faut une bonne fois pour toutes réduire au silence cet ennemi qui ne cesse d'appeler à la guerre contre l'Empire et empêche l'Europe de profiter d'une paix durable qu'elle aurait bien méritée. Mais depuis le désastre de
Trafalgar
en octobre 1805, les troupes françaises massées au
camp de Boulogne
n'ont plus de flotte pour débarquer au Royaume-Uni. Or, c'est connu : l'Angleterre possède la meilleure marine du monde et règne sans partage sur les océans. Ce n'est pas avec les quelques vaisseaux ayant échappés à la défaite que l'on pourra contrôler la Manche et couvrir un éventuel débarquement...
Autre facteur qui va décider l'Empereur : depuis le 16 mai 1806, trois ans jour pour jour après la rupture de la paix, le Premier Ministre britannique instaure son propre blocus sur les ports français, ce qui fera dire à
Talleyrand
en personne - un ministre pourtant toujours prêt à contredire l'Empereur, si ce n'est à le trahir - :
"Contre une puissance qui méconnaît à ce point toutes les idées de justice, que peut-on faire, si ce n’est les oublier soi-même un instant pour la contraindre à ne plus les violer ? Le droit de la défense naturelle permet d’opposer à son ennemi des armes dont il se sert, et de faire réagir contre lui ses propres fureurs".
En s'inspirant des mesures de guerre économique prises par le Directoire en 1796,
Napoléon va donc prendre une décision qui influencera de manière significative sa politique extérieure jusqu'à la fin de l'Empire. Le 21 novembre 1806, installé à Berlin depuis la défaite de la Prusse, il décrète le blocus continental. A présent, la France et ses alliés s'entendent pour fermer leurs ports aux marchands britanniques et cesser tout commerce avec le pays de George III.
De la même manière, il ordonne d'arrêter tout anglais trouvé en pays allié et de le considérer comme prisonnier de guerre.
Fragilisée par des dettes et le financement des coalitions, l'économie britannique ne subsiste plus en 1806 que par le commerce avec le continent, notamment l'export de denrées en provenance des colonies et de produits manufacturés. Pour durcir ces mesures qui frappent déjà l'Angleterre en plein coeur, Napoléon rédige les deux décrets de Milan (23 novembre et 17 décembre 1807) qui imposent l'arrestation des navires ayant fait halte dans un port britannique. Le 31 octobre 1807, le Danemark signe un traité avec l'Empire, par lequel il s'engage à cesser ses exportations de lin, chanvre et bois vers la Grande-Bretagne.
En 1808, l'économie britannique s'effondre : encore un peu et le blocus aura réussi... mais le succès ne sera finalement pas au rendez-vous : ce qu'elle ne peut plus acheter en Europe, elle le trouve en Amérique du Sud et, plus tard, malgré les accords de Tilsit, en Russie.
Mais instaurer une telle mesure économique signifie renoncer aux produits provenant des colonies et des industries britanniques. Il faut donc oublier le sucre, le coton, et bien d'autres produits... Ce début du siècle va alors assister à un fort développement de l'économie et de l'industrie continentales, qui doivent pallier à l'annulation des importations.
C'est ce que l'on appelle le système continental : les pays du continent doivent se débrouiller pour produire eux-mêmes leurs ressources, et réduisent leur dépendance aux importations. On perce des cols à travers les Alpes (Mont-Cenis, Lautaret, Simplon) pour avoir un accès direct aux magasins du voisin italien; en Belgique, la sidérurgie se développe. Enfin, des innovations vont avoir lieu, et persistent encore de nos jours : ainsi, en 1812, Benjamin Delessert invente le sucre de betterave pour remplacer le sucre de canne, dont le blocus interdit l'importation. L'Empereur lui fera décerner la légion d'Honneur, et installera à Rambouillet une usine qui produira jusqu'à 200 tonnes par an.
Au fil des années, le blocus gagne de nouveaux membres. A Tilsit, à l'été 1807, la Prusse et la Russie adhèrent au système; en septembre, après le bombardement de la ville de Copenhague par la flotte britannique, les pays scandinaves se joignent à Napoléon. C'est au tour de l'Autriche, après sa défaite à
Wagram
en 1809, puis de la Suède en 1810. Bien entendu, les états-satellites de l'Empire gouvernés par des membres de la famille impériale sont aussi de la partie. C'est le cas de Naples, des états de la
Confédération du Rhin
et du Royaume de Hollande, du moins à l'origine.
En marge du grand bouleversement industriel que connaît l'Europe, le blocus provoque des récalcitrants à l'échelle de la France mais aussi du continent. On assiste ainsi à une augmentation de la contrebande qui fournit en toute clandestinité des produits émanant d'Angleterre. A plus grande échelle, les états sont nombreux à s'insurger contre le décret de Berlin, car leur économie souffre de l'absence de commerce
. Ainsi, en 1807, le Portugal, grand ami de l'Angleterre, refuse de rejoindre le blocus : en conséquence,
Junot
entrera à Lisbonne le 30 novembre 1807, et chassera les souverains portugais au Brésil... De même en Espagne, où
Murat
rappelle les rois Bourbons à l'ordre en investissant Madrid, ce qui donnera lieu aux fameuses insurrections du 2 mai. En 1810, l'Empire Français annexe la Hollande, gouvernée par
Louis
; enfin, on rattache à la France les Etats-Pontificaux - le pape refusant de prendre parti - et quelques états côtiers de la Mer du Nord, comme le Grand-Duché d'Oldenbourg.
De cette politique d'annexions vient la réputation de Napoléon de conquérant avide de nouveaux territoires, comme ont pu l'être Alexandre le Grand et César à leurs époques respectives. En vérité, ces "conquêtes" n'incluaient aucune ambition territoriale et visaient simplement à renforcer le blocus, à l'exception peut-être de l'Espagne.
C'est ce que ne comprirent pas, ou ne voulurent pas comprendre, les rebelles italiens ou allemands - avec lesquels les frères de Napoléon eurent à composer durant leur règne - en déclenchant des insurrections comme à Rome, à Gênes, en Hollande, en Catalogne et même sur l'île d'Elbe en 1814, dans le but d'obtenir l'indépendance de leur nation.
Mais le plus grave de l'affaire est l'attitude de la Russie à partir de 1810, lorsqu'elle cesse d'appliquer le blocus, désatreux pour son économie. Cette fois-ci, Napoléon ne peut annexer le pays récalcitrant. Si le Tsar
Alexandre
refuse de respecter ses engagements de Tilsit et d'Erfurt, la seule issue possible sera la guerre. Voilà l'origine de la
campagne de Russie
qui découle indirectement du décret de Berlin, promulgué en 1806. Après la retraite de Moscou, la
campagne d'Allemagne
et la brillante mais vaine
campagne de France
, Napoléon abdique en avril 1814. Dans le même temps, le blocus continental est officiellement supprimé le 4 avril, au grand soulagement des populations. Il ne sera pas rétabli durant les
Cent-Jours
.
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Iconographie
Carte du blocus continental, image Napopédia
La destruction et la vente de biens anglais
, par Henri Philippoteaux
Benjamin Delessert présente à l'Empereur son sucre de betterave, gravure anonyme
Le bombardement de Copenhague dans la nuit du 3 au 4 septembre 1807
, par Christoffer Wilhelm Eckersberg
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